À Clairette

Croyez-moi, mignonne, avec l’amourette

Que nous gaspillons à deux, chaque jour

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

On pourrait encore faire un peu d’amour.

On fait de l’amour avec l’amourette.
Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.

Qui sait ? cherchons bien…pardon, je m’arrête ;

Vous avez la bouche et l’œil trop moqueurs

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) :

Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.
Voyons, si j’avais dans quelque retraite

Le nid que je rêve et que j’ai cherché,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

On aime bien mieux quand on est caché.

Si j’avais un nid dans quelque retraite !
Un nid ! des vallons bien creux, bien perdus.

Plus de falbalas, plus de cigarette ;

Champagne et mâcon seraient défendus,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette)…

Un nid, des vallons bien creux, bien perdus.
Quel bonheur de vivre en anachorète,

Des fleurs et vos yeux pour tout horizon,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) !

Par le dieu Plutus, j’ai quelque raison

Pour désirer vivre en anachorète.
Eh bien ! cher amour, la nature est prête,

Le nid vous attend… Comment ! vous riez ?

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

C’était pour savoir ce que vous diriez.

Dans notre ruche de poètes, chaque commentaire est une goutte de miel. Soyez doux.

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