À Clairette

Croyez-moi, mignonne, avec l’amourette

Que nous gaspillons à deux, chaque jour

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

On pourrait encore faire un peu d’amour.

On fait de l’amour avec l’amourette.
Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.

Qui sait ? cherchons bien…pardon, je m’arrête ;

Vous avez la bouche et l’œil trop moqueurs

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) :

Qui sait ? connaissons un peu mieux nos cœurs.
Voyons, si j’avais dans quelque retraite

Le nid que je rêve et que j’ai cherché,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

On aime bien mieux quand on est caché.

Si j’avais un nid dans quelque retraite !
Un nid ! des vallons bien creux, bien perdus.

Plus de falbalas, plus de cigarette ;

Champagne et mâcon seraient défendus,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette)…

Un nid, des vallons bien creux, bien perdus.
Quel bonheur de vivre en anachorète,

Des fleurs et vos yeux pour tout horizon,

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette) !

Par le dieu Plutus, j’ai quelque raison

Pour désirer vivre en anachorète.
Eh bien ! cher amour, la nature est prête,

Le nid vous attend… Comment ! vous riez ?

(Ne vous moquez pas trop de moi, Clairette),

C’était pour savoir ce que vous diriez.

Voter pour ce poème!

Alphonse Daudet Apprenti Poète

Par Alphonse Daudet

Alphonse Daudet, né le 13 mai 1840 à Nîmes et mort le 16 décembre 1897 à Paris, est un écrivain et auteur dramatique français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poèmes sont des échappatoires vers d'autres mondes. Ouvrez une porte, comme le faisait Saint-Exupéry, et entrez.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Noël de vieil artiste

Eaux-fortes