Paysage normand

À Ernest Chesneau.

J’aime à suivre le bord des petites rivières
Qui cheminent sans bruit dans les bas-fonds herbeux.
À leur fil d’argent clair viennent boire les bœufs,
Et tournoyer le vol des jaunes lavandières.

J’en sais qui passent loin des grands fleuves bourbeux,
Diaphanes miroirs des plantes printanières,
Et les reines des prés s’y penchent les premières
En écoutant jaser cinq ou six flots verbeux.

Ma petite rivière à la mer pour voisine :
Plus d’un martin-pêcheur vêtu d’algue marine
Coupe, sans y songer, le vol du goëland ;

Et parfois, ébloui de l’immensité bleue,
L’oiseau dépaysé, d’un brusque tour de queue,
Vers les saules remonte et va tout droit filant.

Voter pour ce poème!

Avatar Apprenti Poète

Par André Lemoyne

Camille-André Lemoyne, né à Saint-Jean-d'Angély le 27 novembre 1822 et mort 28 février 1907 dans cette même ville, est un poète et romancier français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Vos mots sont la mélodie de notre poésie. Faites résonner votre voix.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

A un poète

Rosaire d’amour