Je ne suis plus celui qui sous l’ombre plaisante

Je ne suis plus celui qui sous l’ombre plaisante
D’un beau rang de sapins, tout seul se promenait,
Un luth dessous son bras, qui doucement sonnait,
Me délivrant d’ennui, et de douleur cuisante :

Mais je suis bien celui qui non tant se contente
A plaidasser ici, heureux qui ne connaît
Procureurs ni procès, ains qui tout libre voit
Aux champs, à force d’yeux, tout ce qui se présente.

Ô que j’étais’heureux, exempt de toutes peines,
Etant dessus les bords de ces vives fontaines,
Ou à l’ombre plaisant d’un sapin tout nouveau !

Et puis comme lassé d’être voisin des nues,
Je venais contempler un cent de filles nues
Qui se baignaient au lac, jusqu’aux tétins en l’eau.

Le silence est l'ennemi de la poésie. Libérez votre voix, comme Baudelaire dans un jardin des mots.

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