L’horoscope

Les deux sœurs étaient là, les bras entrelacés,
Debout devant la vieille aux regards fatidiques.
Qui tournait lentement de ses vieux doigts lassés
Sur un coin de haillon les cartes prophétiques.

Brune et blonde, et de plus fraîches comme un matin,
L’une sombre pavot, l’autre blanche anémone,
Celle-ci fleur de mai, celle-là fleur d’automne,
Ensemble elles voulaient connaître le destin.

« La vie, hélas ! sera pour toi bien douloureuse, »
Dit la vieille à la brune au sombre et fier profil.
Celle-ci demanda : « Du moins m’aimera-t-il ?
— Oui. — Vous me trompiez donc. Je serai trop heureuse. »

« Tu n’auras même pas l’amour d’un autre cœur, »
Dit la vieille à l’enfant blanche comme la neige.
Celle-ci demanda : « Moi, du moins, l’aimerai-je ?
— Oui. — Que me disiez-vous ? J’aurai trop de bonheur.»

Voter pour ce poème!

Vous avez lu notre poème et maintenant vous êtes plus intelligent. Alors, faites-nous l'honneur de partager votre sagesse avec nous en laissant un commentaire.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

S’abonner
Notifier de
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments