Ballade en vieil langage françois

Car, ou soit ly sains appostolles
D’aubes vestuz, d’amys coeffez,
Qui ne seint fors saintes estolles
Dont par le col prent ly mauffez
De mal talant tous eschauffez,
Aussi bien meurt que filz servans,
De ceste vie cy brassez :
Autant en emporte ly vens.

Voire, ou soit de Constantinobles
L’emperieres au poing dorez,
Ou de France le roy tres nobles,
Sur tous autres roys decorez,
Qui pour luy grant Dieux adorez
Batist esglises et couvens,
S’en son temps il fut honnorez,
Autant en emporte ly vens.

Ou soit de Vienne et Grenobles
Ly Dauphin, le preux, ly senez,
Ou de Digons, Salins et Dolles
Ly sires filz le plus esnez,
Ou autant de leurs gens prenez,
Heraux, trompectes, poursuivans,
Ont ilz bien boutez soubz le nez ?
Autant en emporte ly vens.

Prince a mort sont tous destinez,
Et tous autres qui sont vivans :
S’ils en sont courciez n’atinez,
Autant en emporte ly vens.

Le testament

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François Villon Apprenti Poète

Par François Villon

François de Montcorbier dit Villon, né en 1431 et mort après 1463, est un poète français de la fin du Moyen Âge. Écolier de l’Université, maître de la faculté des Arts dès 21 ans, il mène tout d'abord la vie joyeuse d’un étudiant indiscipliné du Quartier latin. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et fuit Paris.

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