L’éternel Protée

Flamme
Qui tout brûle et dissout ;
Lame
Qui tout tranche et découd ;
Rame
Qui fait vague et remoût ;
Volcan qui toujours bout ;
Voix qui chante à tout coup
Gamme ;
Œil qui tout juge et tout
Blâme ;
Sphinx malin qui, par goût,
Trame
Drame
Qu’un mot noue et résout ;
Tantôt cerf qui beaucoup
Brame,
Tantôt ours, aigle ou loup ;
Mais, de septembre à l’oût,
Par instinct et surtout
Femme ;
Sylphe toujours debout,
Sorcier jamais à bout,
Un Protée est partout.
— Qu’es-tu, toi qui sais tout,
Qui peux tout et veux tout ?
— L’âme !

Voter pour ce poème!

Henri-Frédéric Amiel Apprenti Poète

Par Henri-Frédéric Amiel

Henri-Frédéric Amiel est un écrivain et philosophe suisse, auteur d'un journal intime exceptionnel tant par son volume que par la valeur et l'universalité de son message.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie se nourrit de vos réflexions. Laissez un peu de vous sur nos pages.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

L’estime

L’homme de désir