Si tu m’aimes

Je sens voler sur tes traces,
Ô belle aux yeux languissants,
Tout émus et frémissants,
Si tu passes,
Mon cœur, mon âme et mes sens.

Vierge aux manières modestes,
Près de toi je suis troublé ;
Pars-tu, tout est désolé ;
Si tu restes,
Pour moi le monde est peuplé.

J’aime, vives ou touchantes,
Les chansons que, dans les bois,
Le rossignol dit parfois…
Si tu chantes,
Je n’entends plus que ta voix.

J’ai connu, vierge, des heures…
A leur souvenir, d’effroi
Déjà mon cœur se sent froid ;
Si tu pleures,
Alors il se brise en moi.

Ton front pur, ô fille d’Eve,
D’aucun souffle n’est terni ;
Un bon ange l’a béni,
Et, s’il rêve,
Il m’entr’ouvre l’infini.

Tes yeux noirs et doux, qui laissent
Filtrer tant d’âme au travers,
Sur les miens, chargés d’éclairs,
S’ils s’abaissent,
Je crois voir les cieux ouverts.

Que m’importent tous problèmes,
Soucis, plaisirs ou chagrins ?
En toi, je vis et je crains :
Si tu m’aimes,
J’ai consommé mes destins !

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