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Flatter un créditeur, pour son terme allonger

Sonnet LXXXV.

Flatter un créditeur, pour son terme allonger,
Courtiser un banquier, donner bonne espérance,
Ne suivre en son parler la liberté de France,
Et pour répondre un mot, un quart d’heure y songer :

Ne gâter sa santé par trop boire et manger,
Ne faire sans propos une folle dépense,
Ne dire à tous venants tout cela que l’on pense,
Et d’un maigre discours gouverner l’étranger :

Connaître les humeurs, connaître qui demande,
Et d’autant que l’on a la liberté plus grande,
D’autant plus se garder que l’on ne soit repris :

Vivre avecques chacun, de chacun faire compte :
Voilà, mon cher Sorel (dont je rougis de honte),
Tout le bien qu’en trois ans à Rome j’ai appris.

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Joachim du Bellay Apprenti Poète

Par Joachim du Bellay

Joachim du Bellay ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1ᵉʳ janvier 1560 à Paris.

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En mille crespillons les cheveux se friser

France, mère des arts, des armes et des lois