Hortorum Deus (V)

Rigetque dura barba juncta crystallo.
Diversorum Poctarum Lusus.

Quel froid ! le givre brille aux derniers pampres verts ;
Je guette le soleil, car je sais l’heure exacte
Où l’aurore rougit les neiges du Soracte.
Le sort d’un Dieu champêtre est dur. L’homme est pervers.

Dans ce clos ruiné, seul, depuis vingt hivers
Je me morfonds. Ma barbe est hirsute et compacte,
Mon vermillon s’écaille et mon bois se rétracte
Et se gerce, et j’ai peur d’être piqué des vers.

Que ne suisje un Pénate ou même simple Lare
Domestique, repeint, repu, toujours hilare,
Gorgé de miel, de fruits ou ceint des fleurs d’avril !

Près des aïeux de cire, au fond du vestibule,
Je vieillirais et les enfants, au jour viril,
A mon col vénéré viendraient pendre leur bulle.

Les Trophées

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José-Maria De Heredia Apprenti Poète

Par José-Maria De Heredia

José-Maria de Hedia, né le 22 novembre 1842 et mort le 3 octobre 1905, est un homme de lettres d'origine cubaine : né sujet espagnol, il a été naturalisé français en 1893. Son œuvre poétique a fait de lui l'un des maîtres du mouvement parnassien.

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