Orgueil !

Non, non, je ne suis pas de ces femmes qui meurent

Et rendent ce dernier service à leurs bourreaux,

Pour qu’ils vivent en paix et sans soucis demeurent.
Vois-tu, ces dévoûments sont niais s’ils sont très-beaux.

Les hommes, je le sais, se complaisent trop vite,

Le pied sur ces cercueils, à poser en héros,
Et j’ai dégoût d’ouïr la manière hypocrite

Dont ils disent toujours de ces doux êtres morts :

« Un ange prie au ciel pour moi. Pauvre petite ! »
Tu m’as trop bien appris que l’empire est aux forts.

Mourir, c’est oublier. J’aime mieux ma misère.

Tu ne me verras pas succomber sans efforts.
Aux affres du tombeau, moi, que l’angoisse enserre,

Je ne réponds encor que par un refus ;

Car je veux qu’à défaut d’un repentir sincère,
Tu te dises un jour : « Quel aveugle je fus ! »
Juin 18…

Voter pour ce poème!

Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

La poésie est le miroir de l'âme. Reflétez la vôtre dans nos commentaires, à la manière de Baudelaire.

Laisser un commentaire

Avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Éternel séjour

Les petits plats dans les grands