Ceux qui liront ces vers qu’en pleurant j’ay chantez

Ceux qui liront ces vers qu’en pleurant j’ay chantez,
Non pour gloire ou plaisir, ains forcé du martire,
Voyans par quels destroits Amour m’a sçeu conduire,
Sages à mes dépens, fuiront ses cruautez.

Quels esprits malheureux, nuict et jour tourmentez,
Souffrent un mal si grand que le mien ne soit pire ?
Il ne se peut penser, comment le veuxje dire,
Ou peindre en du papier si grandes nouveautez ?

Je cherchois obstiné des glaçons en la flamme,
Foiblesse au diamant, constance en une femme,
Pitié dans les enfers, le soleil en la nuit.

J’ay joué tout mon âge à ce vain exercice,
J’ay recueilly des pleurs et semé du service,
Et de mes longs travaux repentance est le fruit.

Diverses amours

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Philippe Desportes Apprenti Poète

Par Philippe Desportes

Philippe Desportes, né à Chartres en 1546 et mort à l'abbaye Notre-Dame de Bonport le 5 octobre 1606, est un poète baroque français. Surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, il fut abbé de Tiron, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État.

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In excelsis

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