Epouvantable Nuit, qui tes cheveux noircis

Epouvantable Nuit, qui tes cheveux noircis
Couvres du voile obscur des ténèbres humides
Et des antres sortant par tes couleurs livides,
De ce grand Univers les beautés obscurcis.

Las ! si tous les travaux par toi sont adoucis,
Au ciel, en terre, en l’air, sous les marbres liquides,
Or que dedans ton char le silence tu guides,
Un de tes cours entiers enchante mes soucis.

Je dirai que tu es du Ciel la fille aînée,
Que d’astres flamboyants ta tête est couronnée,
Que tu caches au sein les plaisirs gracieux

Des Amours et des jeux la ministre fidèle,
Des mortels le repos : bref tu seras si belle,
Que les plus luisants jours en seront envieux.

Oeuvres

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