Oui, je suis proprement à ton nom immortel

Sonnet XCVII.

Oui, je suis proprement à ton nom immortel
Le temple consacré, tel qu’en Tauroscytie
Fut celui où le sang apaisait ton envie :
Mon estomac pourpré est un pareil autel.

On t’assommait l’humain, mon sacrifice est tel,
L’holocauste est mon coeur, l’amour le sacrifice,
Les encens mes soupirs, mes pleurs sont pour l’hostie
L’eau lustrale, et mon feu n’est borné ni mortel.

Conserve, déité, ton esclave et ton temple,
Ton temple et ton honneur, et ne suis pas l’exemple
De l’ardent boute-feu qui, brûlant de renom,

Brûla le marbre cher, et l’ivoire d’Éphèse.
Si tu m’embrases plus, n’attends de moi sinon
Un monceau de sang, d’os, de cendres et de braise.

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Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

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