Ne pas dormir

J’aime ne pas dormir lorsque tu dors déjà bercée à fond

de cale aux flancs de qui clapote l’eau de la nuit des temps l’eau calme de l’oubli qui bruit à voix si basse que le silence sage n’en laisse deviner pas même le

murmure

Je me penche sur toi j’écoute ton absence j’écarte de la main tes cheveux sur ton front et l’enfant

d’autrefois si perdu qui erre encore sur la route et attend tout transi et ne se souvient plus d’avoir été depuis réchauffé et

nourri

Dors et laisse dormir l’enfant Chagrin et sa sœur

Longue Absence Dors A force de rames à force de patience déjà nous abordons aux îles du vent clair déjà le joui-mélange ses draps blancs aux draps qui te dessinent

Tu dors et moi je veille immobile et pourtant sans plus

rester en place que l’herbe dans les prés quand le vent en passant la

rebrousse et l’efface Je retiens mon souffle j’ai peur que tu ne t’éveilles j’ai peur que tu sois là j’ai peur que tu sois loin Le vent m’empêche de dormir si tu es loin de moi ton cœur m’empêche de mourir s’il bat tout près du

mien

Ecoute ma très chère ma seule ma sœur aux yeux si

clos écoute mon souci de toi qui marche sur la pointe des

pieds Il tourne autour de toi II hésite II revient II craint de

t’éveiller Il a peur en rôdant de faire craquer un meuble ou

grincer une porte Je vais dormir encore glisser et te rejoindre ailleurs à l’envers ressemblant et brouillé de mon double qui

veille.

Le silence est l'ennemi de la poésie. Libérez votre voix, comme Baudelaire dans un jardin des mots.

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