Chapelle dans les bois

Nous étions là deux enfants blêmes
Devant les grands autels à franges,
Où Sainte Marie et ses anges
Riaient parmi les chrysanthèmes.

Le soir poudrait dans la nef vide ;
Et son rayon à flèche jaune,
Dans sa rigidité d’icone
Effleurait le grand Saint livide.

Nous étions là deux enfants tristes
Buvant la paix du sanctuaire,
Sous la veilleuse mortuaire
Aux vagues reflets d’améthyste.

Nos voix en extase à cette heure
Montaient en rogations blanches,
Comme un angélus des dimanches,
Dans le lointain qui prie et pleure…

Puis nous partions… Je me rappelle !
Les bois dormaient au clair de lune,
Dans la nuit tiède où tintait une
Voix de la petite chapelle…

Voter pour ce poème!

Emile Nelligan Apprenti Poète

Par Emile Nelligan

Émile Nelligan, né le 24 décembre 1879 à Montréal et mort le 18 novembre 1941 dans la même ville, est un poète québécois influencé par le mouvement symboliste ainsi que par les grands romantiques.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poètes sculptent la réalité avec des mots. Devenez un sculpteur, tel un Rodin du commentaire.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs

Ô doux parler, dont l’appât doucereux