Rythmes du soir

Voici que le dahlia, la tulipe et les roses
Parmi les lourds bassins, les bronzes et les marbres
Des grands parcs où l’Amour folâtre sous les arbres
Chantent dans les soirs bleus ; monotones et roses

Chantent dans les soirs bleus la gaîté des parterres,
Où danse un clair de lune aux pieds d’argent obliques,
Où le vent de scherzos quasi mélancoliques
Trouble le rêve lent des oiseaux solitaires,

Voici que le dahlia, la tulipe et les roses,
Et le lys cristallin épris du crépuscule,
Blêmissent tristement au soleil qui recule,
Emportant la douleur des bêtes et des choses ;

Voici que le dahlia, comme un amour qui saigne,
Attend d’un clair matin les baisers frais et roses,
Et voici que le lys, la tulipe et les roses
Pleurent les souvenirs dont mon âme se baigne.

Voter pour ce poème!

Emile Nelligan Apprenti Poète

Par Emile Nelligan

Émile Nelligan, né le 24 décembre 1879 à Montréal et mort le 18 novembre 1941 dans la même ville, est un poète québécois influencé par le mouvement symboliste ainsi que par les grands romantiques.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Dans l'océan des mots, chaque commentaire est une vague de Verlaine. Venez créer votre marée.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Instants

Spleen : J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans