Les victimes du devoir

Bien souvent vous lisez un fait divers banal,
Qui traverse l’esprit sans y jeter racine.
C’est la mort du chauffeur broyé sur sa machine,
Du sauveteur noyé dans les eaux d’un canal,

Du pompier dévoré par un gouffre infernal,
De tant d’autres héros ! — Et, songeant, j’imagine,
Que l’instinct du devoir est de source divine,
Vous dites : « Le brave homme ! » en jetant le journal.

Pourtant ils ont laissé, ces martyrs de bravoure,
Des veuves, des enfants, et, pour qu’on les secoure,
Que vous demande-t-on, ô passants ! — Presque rien.

Votre épargne d’un jour, en riant dépensée
Dans une fête, avec cette bonne pensée
Que si peu de plaisir peut faire tant de bien.

Voter pour ce poème!

François Coppée Apprenti Poète

Par François Coppée

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Les poètes tissent leur toile de mots. Ajoutez un fil précieux avec votre commentaire.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Les trois oiseaux

Les yeux de la femme