Commencements

Dans l’œil de cette biche on voit
Un étang noir, une cabane
D’un autre monde diaphane
Où boit un cerf parmi ses bois.

De ce futur cheval n’existe
Encor que le hennissement
Et la crinière dans sa fuite
Que se disputent quatre vents.

De loin voici que m’arrive
Un clair visage sans maître
Cherchant un corps pour que vive
Sa passion de connaître.

Nulle lèvre ne le colore
Mais avec un soin studieux.
Double, une natte de cheveux
Tombe sur un fragment d’épaule.

Virez chevelures de femmes.
Virez beaux gestes sans bras.

Audaces qui cherchez une âme
Violences qui voulez un bras

Regards sans iris ni racines
Rôdant dans l’espace argentin,
O regards, serez-vous enfin
Retenus par une rétine?

Voter pour ce poème!

Jules Supervielle Apprenti Poète

Par Jules Supervielle

Jules Supervielle est un poète et écrivain franco-uruguayen. Il est décédé à l'âge de 76 ans. Il est né en Uruguay et a perdu ses parents très tôt.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Dans notre jardin de vers, chaque commentaire est une fleur unique, à la manière de Villon. Plantez la vôtre.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Les pièces d’eau, songeant dans les parcs taciturnes

Ministre du repos, Sommeil père des songes