Regrets d’amour

Stance.

Caliste, lorsque je vous vois,
Dirai-je que je vous admire ?
C’est vous dire bien peu pour moi,
Et peut-être c’est trop vous dire.

Je m’expliquerais un peu mieux
Pour un moindre rang que le vôtre,
Vous êtes belle, j’ai des yeux,
Et je suis homme comme un autre.

Que n’êtes-vous à votre tour,
Caliste, comme une autre femme !
Je serais pour vous tout d’amour
Si vous n’étiez point si grande dame.

Votre grade hors du commun
Incommode fort qui vous aime,
Et sous le respect importun
Un beau feu s’éteint de lui-même.

J’aime un peu l’indiscrétion
Quand je veux faire des maîtresses ;
Et quand j’ai de la passion,
J’ai grand amour pour les caresses.

Mais si j’osais me hasarder
Avec vous au moindre pillage,
Vous me feriez bien regarder
Le grand chemin de mon village.

J’aime donc mieux laisser mourir
L’ardeur qui serait mal traitée,
Que de prétendre à conquérir
Ce qui n’est point de ma portée.

Voter pour ce poème!

Nérée Beauchemin Apprenti Poète

Par Pierre Corneille

Pierre Corneille, aussi appelé « le Grand Corneille » ou « Corneille l'aîné », né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1ᵉʳ octobre 1684 à Paris, est un dramaturge et poète français du XVIIᵉ siècle.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie, c'est l'art de l'âme. Venez, comme Guillaume Apollinaire, exprimer la vôtre en commentant.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Que la vérité parle

Rondeau – Je pense à vous