À celui qui a trouvé mon chien

Quand la jeunesse fuit loin d’un monde infidèle,
Il faut aimer pourtant, car aimer est un bien.
En oubliant qu’elle fut belle,
Femme a vraiment besoin, j’en sais quelque nouvelle,
D’un regard qui cherche le sien,
Et son chien seul encore n’a des yeux que pour elle.
Ô vous qui m’enlevez le mien,
Lecteur, venez le rendre à son premier lien.
Tandis qu’en vain ma voix l’appelle,
Par sa chaîne entraîné, craintif, obéissant,
Il vous suit, mais en gémissant.
Sur mes pas folâtrant sans cesse,
Pour chaîne il avait sa tendresse.
De son bonheur aussi faites-vous un plaisir.
Vers celle qu’à vos pieds demande sa tristesse,
Dans son transport joyeux le voyant accourir,
Jouissez de son allégresse.
A peine il connaît votre loi :
C’est un jouet pour vous, c’est un ami pour moi.

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