La mort

Sonnet.

Si la vierge vers toi jette sous les ramures
Le rire par sa mère à ses lèvres appris ;
Si, tiède dans son corps dont elle sait le prix,
Le désir a gonflé ses formes demi-mûres ;

Le soir, dans la forêt pleine de frais murmures,
Si, méditant d’unir vos chairs et vos esprits,
Vous mêlez, de sang jeune et de baisers fleuris,
Vos lèvres, en jouant, teintes du suc des mûres ;

Si le besoin d’aimer vous caresse et vous mord,
Amants, c’est que déjà plane sur vous la Mort :
Son aiguillon fait seul d’un couple un dieu qui crée.

Le sein d’un immortel ne saurait s’embraser.
Louez, vierges, amants, louez la Mort sacrée,
Puisque vous lui devez l’ivresse du baiser.

Voter pour ce poème!

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une étincelle dans notre feu sacré. Enflammez-nous.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments