Plutôt les pâles Soeurs me privent de lumière

Plutôt les pâles Soeurs me privent de lumière,
Et m’envoyent au creux des enfers pleins d’horreur
Éprouver de Pluton l’effroyable terreur,
Et ouïr de Minos la sentence dernière,

Plutôt de Prométhée la douleur coutumière
Me tourmente toujours, et l’ardente fureur
Des filles d’Achéron, toujours pleines d’erreurs,
Bourrelle mon esprit d’une rage meurtrière,

Plutôt puisséje encor souffrir la passion
De l’avare Tantale et du fol Ixion,
Du cauteleux Sisyphe et du paillard Titie,

Que j’adore inconstant jamais autre beauté
Que la vôtre, Madame, en qui la loyauté,
Les Grâces, et l’Amour, ont leur place choisie.

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