Amie, souviens-toi…

Amie, souviens-toi de ce jour où les prairies étaient de pierre,

où les vallées étaient mouillées par la lumière,

où les montagnes avaient les teintes de ces liqueurs

balsamiques fabriquées par des religieux.

C’était au soir et je sentais que s’élargissait mon cœur

vers la neige des hauts pics dorés, verts, et des pleurs

montaient à mes yeux en songeant au pays de mon enfance,

là-bas, vers l’air pur et froid, vers les neiges denses,

vers les montagnards, vers les bergers, vers les brebis,

vers les chèvres et les chiens gardiens et les flûtes

de buis que les mains calleuses rendent luisantes,

vers les cloches rauques des troupeaux piétinants,

vers les presbytères doux, vers les gamins

qui suivaient en chantant les conscrits qui chantaient,

vers les eaux d’été, vers les poissons blancs aux ailes rouges,

vers la fontaine de la place du village

où j’étais un petit garçon triste et sage.

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