Si tu meurs en jeunesse, autant as tu gousté

Si tu meurs en jeunesse, autant as tu gousté
D’amour, et de douceur durant ce peu d’espace,
Que si de deus cens ans tu parfaisois la trace,
Nul plaisir est nouveau sous le ciel revouté :

Pour boire plusieurs fois le ventre degousté
N’en est de rien plus soul, la corruptible masse
De ce cors que tu traine, est semblable à la tasse
Qui ne retient pas l’eau que l’on luy a jetté.

Partant soit tost ou tard que le trait de la Parque
Du nombre des vivans au tombeau te demarque,
N’abandonne à regret le monde despourveu :

Tu vois tout en un an et ce que l’influence
Des saisons, et des tems plusieurs siecles avance,
N’est rien que le retour de ce que tu as veu.

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Par Jean-Baptiste Chassignet

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Sur ces mots : Souvienne-toi, Homme, que tu es cendre

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