Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre

Sonnet CXVI.

Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre,
Fuyons ce bord avare et ce peuple inhumain,
Que des dieux irrités la vengeresse main
Ne nous accable encor sous un même tonnerre.

Mars est désenchaîné, le temple de la guerre
Est ouvert à ce coup, le grand prêtre romain
Veut foudroyer là-bas l’hérétique Germain
Et l’Espagnol Marran, ennemis de saint Pierre.

On ne voit que soldats, enseignes, gonfanons,
On n’oit que tambourins, trompettes et canons,
On ne voit que chevaux courant parmi la plaine :

On n’oit plus raisonner que de sang et de feu,
Maintenant on verra, si jamais on l’a veut,
Comment se sauvera la nacelle romaine.

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Joachim du Bellay Apprenti Poète

Par Joachim du Bellay

Joachim du Bellay ou Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou et mort le 1ᵉʳ janvier 1560 à Paris.

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France, mère des arts, des armes et des lois

Gordes, il m’est avis que je suis éveillé