Aux montagnes divines

Glaciers bleus, pics de marbre et d’ardoise, granits,
Moraines dont le vent, du Néthou jusqu’à Bègle,
Arrache, brûle et tord le froment et le seigle,
Cols abrupts, lacs, forêts pleines d’ombre et de nids !

Antres sourds, noirs vallons que les anciens bannis,
Plutôt que de ployer sous la servile règle,
Hantèrent avec l’ours, le loup, l’isard et l’aigle,
Précipices, torrents, gouffres, soyez bénis !

Ayant fui l’ergastule et le dur municipe,
L’esclave Geminus a dédié ce cippe
Aux Monts, gardiens sacrés de l’âpre liberté ;

Et sur ces sommets clairs où le silence vibre,
Dans l’air inviolable, immense et pur, jeté,
Je crois entendre encor le cri d’un homme libre !

Les Trophées

Dans notre jardin de vers, chaque commentaire est une fleur unique, à la manière de Villon. Plantez la vôtre.

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