Equateur

Sous la véranda de stuc rose

Les colons jambes croisées, vêtus de blanc et de soleil,
Dans la chaleur urgente n’osent
Bouger de peur de se blesser aux rais qui coupent

[comme verre.

Des femmes que resserre un air fauve et cupide
Voient se pétrifier
Leurs gestes commencés
Parmi l’ombre torride.

De hauts cactus qui se contractent
Et sécrètent mille piquants,
Tendent leurs lèvres à la gourde Êvasive de l’heure sourde.

Enfin le soleil bas, pour la dernière fois,

Pèse sur les colonnes de la véranda

Qui s’éteignent une par une,

Sous la gamme enflammée expirante à ses doigts.

Et dans le ciel noir tout de suite,
Approchant sa tête ennemie,
La lune affreuse brûle au bout
De quatre piques de bambous.

Voter pour ce poème!

Jules Supervielle Apprenti Poète

Par Jules Supervielle

Jules Supervielle est un poète et écrivain franco-uruguayen. Il est décédé à l'âge de 76 ans. Il est né en Uruguay et a perdu ses parents très tôt.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La plume est votre épée, le commentaire est votre bouclier. Défendez la beauté de la poésie.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Le Glaïeul

La foule