Où les sens ne font qu’un

Je suis dans une chambre où les sens ne font qu’un,

Oreille, nez et main, bouche et regard s’assemblent,

L’œil entend, le nez voit, la main goûte aux parfums,

L’oreille a le toucher, la bouche a tout ensemble.

Je suis dans une chambre où les sens ne font qu’un.
Je suis dans une chambre où le souvenir veille,

Où le souvenir dort, m’abandonne et me prend.

Des anciennes langueurs le chagrin s’émerveille,

Il faut peu de bonheur pour pleurer trop longtemps,

Je suis dans une chambre où le souvenir veille.
Mon nez voit les rideaux du lit monter au ciel,

Mon œil écoute aux murs et l’heure et la demie,

Mon oreille se tend à ta paume endormie

Ma lèvre sans baiser goûte au baiser véniel

Et mes mains ton parfum quand j’étais ton amie.

Mon nez voit les rideaux du lit monter au ciel.
1954

Voter pour ce poème!

Louise de Vilmorin Apprenti Poète

Par Louise de Vilmorin

Louise de Vilmorin, de son nom complet Louise Levêque de Vilmorin, est une femme de lettres française, née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson, où elle est morte le 26 décembre 1969. Elle était parfois surnommée « Madame de », en référence à son roman à succès porté au grand écran.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est une aventure. Embarquez avec nous en laissant votre trace.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Voyez au vif le portrait d’un amant

Ô gouffre ! l’âme plonge et rapporte le doute