Dans le parc de Thalcy

Sonnet XXXI.

Dans le parc de Thalcy, j’ai dressé deux plançons
Sur qui le temps faucheur ni l’ennuyeuse estorse
Des filles de la nuit jamais n’aura de force,
Et non plus que mes vers n’éteindra leurs renoms.

J’ai engravé dessus deux chiffres nourrissons
D’une ferme union qui, avec leur écorce,
Prend croissance et vigueur, et avecq’eux s’efforce
D’accroître l’amitié comme croissent les noms.

Croissez, arbres heureux, arbres en qui j’ai mis
Ces noms, et mon serment, et mon amour promis.
Auprès de mon serment, je mets cette prière :

” Vous, nymphes qui mouillez leurs pieds si doucement,
Accroissez ses rameaux comme croît ma misère,
Faites croître ses noms ainsi que mon tourment. “

Voter pour ce poème!

Théodore Agrippa d'Aubigné Apprenti Poète

Par Théodore Agrippa d'Aubigné

Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un homme de guerre, un écrivain controversiste et poète baroque français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre commentaire est une perle dans notre océan de vers. Plongez avec élégance.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Contre la présence réelle

Déjà la terre avait avorté la verdure