Cléopâtre

Cléopâtre embaumait l’Egypte ; toute nue,

Elle brûlait les yeux, ainsi que le soleil ;

Les roses enviaient l’ongle de son orteil…

Victor Hugo, Zim-Zizimi.
Dans la nuit brûlante où la plainte continue

Du fleuve pleure, avec son grand peuple éternel

De Dieux, le palais, rêve effroyable et réel,

Se dresse, et les sphinx noirs songent dans l’avenue.
La blanche lune, au haut de son vol parvenue,

Baignant les escaliers élancés en plein ciel,

Baise un lit rose où, dans l’éclat surnaturel

De sa divinité, dort Cléopâtre nue.
Et tandis qu’elle dort, délices et bourreau

Du monde, un dieu de jaspe à tête de taureau

Se penche, et voit son sein où la clarté se pose.
Sur ce sein, tous les feux dans son sang recélés

Etincellent, montrant leur braise ardente et rose,

Et l’idole de jaspe en a les yeux brûlés.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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