Capitaine de l’absurde

Ton existence est comme un livre sans auteur,

composé de chapitres

que personne jamais n’a rédigés.

Tu crois que deux et deux

font un oiseau de paradis,

et tu donnes le nom de
Louis
Treize

tantôt au géranium,

tantôt à la brebis sur ton épaule.

Parfois tu es sérieux

comme une guerre dans les îles :

« Ô capitaine de l’absurde,

pour être un homme il faut détruire

l’humanité… »

Tu es un monsieur juste

qui enseignes l’amour tous les dimanches,

les autres jours étant ceux du mépris.

Tes jeunes femmes

vont accoucher : est-ce d’un fils, est-ce d’un monstre ?

Tu vends des mots, des ombres, des cristaux,

puis tu invites ton vieux siècle

à boire ton cognac et à se confesser.

A la fin, tu rédiges

ta lettre ouverte à la mémoire,

à l’abstraction, à la mélancolie.

C’est aux dernières pages qu’on te trouve,

un peu plus acceptable :

prêtre privé de foi,

monarque ennemi du royaume,

poète qui invente un alphabet

sans demander l’avis de la musique.

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