Midi

Au zénith aveuglant brûle un globe de flamme,
Le ciel entier frémit criblé de flèches d’or.
Immobile et ridée à peine la mer dort,
La mer dort au soleil comme une belle femme.

Ça et là, dans le creux des rochers, une lame
Blanchit, et par degrés d’un insensible effort
Les vagues, expirant sur le sable du bord,
Allongent leur ourlet tiède jusqu’à mon âme.

Mon âme a fui !… Mon âme est dans la mer sacrée !
Mon âme est l’eau qui brille et la clarté dorée,
Et l’écume et la nacre, et la brise et le sel !

Et mon essence unie à l’essence du monde
Court, miroite, étincelle, et se perd, vagabonde,
Ainsi qu’un grain d’encens consumé sur l’autel,

Dans la splendeur sans bords de l’être universel.

Au jardin de l’infante

Voter pour ce poème!

Albert Samain Apprenti Poète

Par Albert Samain

Albert Samain, né le 3 avril 1858 à Lille et mort le 18 août 1900 à Magny-les-Hameaux, est un poète symboliste français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Chaque commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre, comme Apollinaire dans la nuit.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Vos attraits n’ont plus rien que l’épée et la cape

Je pleure sur toi…