Sur les longues veilles

L’astre qui fait le jour dort dans le sein des eaux,
Un silence profond règne en toutes les plaines,
Et les zéphyres seuls par de faibles haleines
D’un petit tremblement agitent les rameaux.

On n’oit plus dans les bois les concerts des oiseaux,
Et l’aimable enchanteur des soucis et des peines,
Le sommeil, au doux bruit des paisibles fontaines,
Charme de ses douceurs et bergers et troupeaux.

Je suis seul qui pressé d’une douleur cruelle
Vois fuir de mes yeux le sommeil que j’appelle,
Les veilles m’ont conduit au bord du monument.

À quel joug la nature en l’homme est asservie !
Il faut pour être heureux perdre le sentiment,
Et mourir chaque nuit pour conserver sa vie.

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Par Antoine Godeau

Antoine Godeau, né à Dreux le 24 septembre 1605 et mort à Vence le 21 avril 1672, est un homme de lettres et évêque français.

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A mon ami Alphonse Leduc

J’ai bien le temps