Avant que d’adorer le ciel de vos beautés

Avant que d’adorer le ciel de vos beautés,
D’un clin d’oeil triplement j’aperçus d’aventure
Votre visage, Amour, chefd’oeuvre de Nature,
Par qui je souffre, hélas, tant d’âpres cruautés !

Vous teniez ce cristal, miroir des déités,
Qui me représenta votre sainte figure,
Et ce riche portrait, riche de la peinture
Des braves traits naïfs de vos divinités.

Si j’ai donc vu d’un coup diverse votre face,
Que peut ore espérer mon coeur qui vous pourchasse ?
Ha ! je crains que ce teint ne soit gorgonien !

Mais s’il faut que ma mort procède de ma vue,
Un nouvel Actéon je me désire bien :
Il n’est rien de si beau comme une beauté nue.

Les Amours de Théophile

Dans l'univers des poèmes, chaque commentaire est une pépite de Proust. Partagez votre trésor.

Laisser un commentaire