Comme un corps féminin que la mère Nature

Comme un corps féminin que la mère Nature N’a point favorisé de présent gracieux S’efforce vainement, d’un art industrieux, A vouloir déguiser sa première figure, Ainsi l’illustre honneur par qui ma vie endure, Sans être atteint du dard du premier né des dieux, S’ombre inutilement pour complaire à mes yeux, Car la bonne amitié n’a…

Pourquoi négliges-tu l’extrême affection

Pourquoi négligestu l’extrême affection Dont je te veux servir, ma gente Théophile ? Tu m’amènes la loi, qui est toute mobile, Étant sujette aux rois, divers d’opinion. Je ne trouve au couvent nulle religion : Sans l’effet apparent la voix est inutile. La royale Amilly si belle, si subtile, S’abuse comme toi en la dévotion….

Afin qu’amour-oiseau ne soit plus si volage

Afin qu’amouroiseau ne soit plus si volage, Je veux qu’il ait la forme ores d’un Papillon, Il en sera plus gai, plus mignard, plus mignon, Plus céleste, éveillé, plus reluisant, plus sage. Il ne sera plus triste, étrangement sauvage, Mais joyeux, mais privé, toujours beau, toujours bon, Immortel, renaissant en la prime saison, Bien humble,…

J’aime bien le savoir, bien que je n’aime à lire

J’aime bien le savoir, bien que je n’aime à lire, J’aime beaucoup la guerre et la douce santé, J’aime les bons chevaux, qui ont de la beauté, J’aime le doux repos, j’aime à chanter et rire. J’aime bien à moquer, un petit à médire, Ne disant toutefois que toute vérité J’aime l’honnête habit, j’aime la…

Avant que d’adorer le ciel de vos beautés

Avant que d’adorer le ciel de vos beautés, D’un clin d’oeil triplement j’aperçus d’aventure Votre visage, Amour, chefd’oeuvre de Nature, Par qui je souffre, hélas, tant d’âpres cruautés ! Vous teniez ce cristal, miroir des déités, Qui me représenta votre sainte figure, Et ce riche portrait, riche de la peinture Des braves traits naïfs de…

La honte à l’oeil baissé ne me fera point taire

La honte à l’oeil baissé ne me fera point taire, Je ne craindrai l’orgueil du causeur affeté, Je ne me cacherai pour n’être fréquenté, Laissant la sainte Amour qui ne me veut complaire. Je connais maintenant mon humeur téméraire, C’est trop pour un mortel qu’une Divinité, J’aimerai comme humain la douce humanité, Dont l’invincible mort…

Sonnet des gestes des Dames

S’habiller bravement, s’ombrer de fards menteurs, D’un mauvais mot nous feindre une éloquence, Apprendre à bégayer, n’aller qu’à révérence, Et n’être aucunement sans servants serviteurs, Recevoir le poulet, le plumer par humeurs, Porter un éventail qui sert de contenance, Avoir plus d’appareil que de vraie contenance, Et hiéroglyphiquer en bizarres couleurs, Naviguer à tous vents,…