Les deux bouleaux

Sonnet.

L’été, ces deux bouleaux qui se font vis-à-vis,
Avec ce délicat et mystique feuillage
D’un vert si vaporeux sur un si fin branchage,
Ont l’air extasié devant les yeux ravis.

Ceints d’un lierre imitant un grand serpent inerte,
Pommés sur leurs troncs droits, tout lamés d’argent blanc,
Ils charment ce pacage où leur froufrou tremblant
Traîne le bercement de sa musique verte.

Mais, vient l’hiver qui rend par ses déluges froids
La figure du ciel, des rochers et des bois,
Aussi lugubre que la nôtre ;

Morfondus, noirs, alors les bouleaux désolés
Sont deux grands spectres nus, hideux, échevelés,
Pleurant l’un en face de l’autre.

Voter pour ce poème!

Maurice Rollinat Apprenti Poète

Par Maurice Rollinat

Joseph Auguste Maurice Rollinat, né à Châteauroux le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903, est un poète, musicien et interprète français.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Le silence est l'ennemi de la poésie. Libérez votre voix, comme Baudelaire dans un jardin des mots.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

L’ange gardien

En battant le beurre