Très doucement, plus doucement encore

Très doucement, plus doucement encore,
Berce ma tête entre tes bras,
Mon front fiévreux et mes yeux las ;
Très doucement, plus doucement encore.
Baise mes lèvres, et dismoi
Ces mots plus doux à chaque aurore,
Quand me les dit ta voix,
Et que tu t’es donnée, et que je t’aime encore

Le joug surgit maussade et lourd ; la nuit
Fut de gros rêves traversée ;
La pluie et ses cheveux fouettent notre croisée
Et l’horizon est noir de nuages d’ennui.

Très doucement, plus doucement encore,
Berce ma tête entre tes bras,
Mon front fiévreux et mes yeux las ;
C’est toi qui m’es la bonne aurore,
Dont la caresse est dans ta main
Et la lumière en tes paroles douces :
Voici que je renais, sans mal et sans secousse,
Au quotidien travail qui trace, en mon chemin,
Son signe,
Et me fait vivre, avec la volonté,
D’être une arme de force et de beauté,
Aux poings d’or d’une vie insigne.

Les heures d’après-midi

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Émile Verhaeren Apprenti Poète

Par Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.

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