J’ai passé maintes nuits à me plaire en ces larmes

J’ai passé maintes nuits à me plaire en ces larmes,
Ne trouvant rien plus doux ni plus délicieux,
Pendant qu’Amour faisait la garde avec ses armes,
De peur que le sommeil ne coulât en mes yeux.

Mais si parfois ce dieu pour t’aller voir, ma Belle,
Cessait de me garder, pendant qu’il me quittait,
Il mettait près de moi le Songe en sentinelle,
Qui m’offrait tes beautés et puis me les ôtait.

Ô Songe, lui disaisje, ô Songe que j’adore,
Arrête pour un peu, pourquoi t’envolestu ?
Puis je fermais les yeux pour resonger encore,
Mais étant sans sommeil, ils étaient sans vertu.

Voilà comme j’ai peu profité de mes songes,
Et comme mes plaisirs se sont vus emportés.
Mais las ! si mes plaisirs ont été des mensonges,
Mes tourments ont toujours été des vérités !

Voter pour ce poème!

Vous êtes le seul qui peut nous sauver de l'ennui mortel de ne pas avoir de commentaires sur notre poème. S'il vous plaît, faites-nous cet honneur.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

S’abonner
Notifier de
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments