J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace

J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace
N’effacent la verdeur en tout victorieuse,
Monstrant l’eternité à jamais bien heureuse
Que le temps, ny la mort ne change ny efface.

J’aime du hous aussi la toujours verte face,
Les poignans eguillons de sa fueille espineuse :
J’aime la lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chesne ou le mur estroitement embrasse.

J’aime bien tous ces trois, qui toujours verds ressemblent
Aux pensers immorteles, qui dedans moy s’assemblent,
De toy que nuict et jour idolatre, j’adore :

Mais ma playe, et poincture, et le Noeu qui me serre,
Est plus verte, et poignante, et plus estroit encore
Que n’est le verd laurier, ny le hous, ny le lierre.

Recueil : Les Amours

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Par Etienne Jodelle

Étienne Jodelle est un poète et dramaturge français né en 1532, et mort en juillet 1573, à Paris. Membre de la Pléiade, il s'efforcera de revitaliser les principes du théâtre antique à la Renaissance.

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