Le village à midi…

À Ernest Caillebar.
Le village à midi. La mouche d’or bourdonne

entre les cornes des bœufs.

Nous irons, si tu le veux,

Si tu le veux, dans la campagne monotone.
Entends le coq… Entends la cloche… Entends le paon…

Entends là-bas, là-bas, l’âne…

L’hirondelle noire plane,

Les peupliers au loin s’en vont comme un ruban.
Le puits rongé de mousse ! Écoute sa poulie

qui grince, qui grince encor,

car la fille aux cheveux d’or

tient le vieux seau tout noir d’où l’argent tombe en pluie.
La fillette s’en va d’un pas qui fait pencher

sur sa tête d’or la cruche,

sa tête comme une ruche,

qui se mêle au soleil sous les fleurs du pêcher.
Et dans le bourg voici que les toits noircis lancent

au ciel bleu des flocons bleus ;

et les arbres paresseux

à l’horizon qui vibre à peine se balancent.

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