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Treize ans

Treize ans ! et sur ton front aucun baiser de mère
Ne viendra, pauvre enfant, invoquer le bonheur ;
Treize ans ! et dans ce jour nul regard de ton père
Ne fera d’allégresse épanouir ton cœur.

Orpheline, c’est là le nom dont tu t’appelles,
Oiseau né dans un nid que la foudre a brisé.
De la couvée, hélas ! seuls, trois petits, sans ailes,
Furent lancés au vent, loin du reste écrasé.

Et, semés par l’éclair sur les monts, dans les plaines,
Un même toit encor n’a pu les abriter,
Et du foyer natal, malgré leurs plaintes vaines,
Dieu, peut-être longtemps, voudra les écarter.

Pourtant console-toi ! pense, dans tes alarmes,
Qu’un double bien te reste, espoir et souvenir ;
Une main dans le ciel pour essuyer tes larmes ;
Une main ici-bas, enfant, pour te bénir.

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