Crépuscule

Je ne puis résister à la mélancolie

De la feuille qui tombe et du jour qui s’en va ;

A ce moment, en moi quelque chose se plie,

Quelque chose de fier qui souffrit et rêva.
Cette feuille qui tombe et qu’à jamais oublie

L’arbre, auquel tout à l’heure un souffle l’enleva,

Ce jour déjà mourant qui lutte et s’humilie

Comme un proscrit blessé que le ciel réprouva,
Cette feuille, ce jour, cet oubli, tout m’attriste.

Une seule pensée en mon esprit subsiste,

Qui me dit : C’est hiver ! qui me dit : C’est la nuit !
Demain, cieux et forêts rajeuniront encore…

Mais à la feuille morte, à l’heure qui s’enfuit,

Hélas ! qui parlera de printemps ou d’aurore ?…
Octobre 18…

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Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

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Aubade

Et avec ça, madame ?