La fiancée

Sous la menace des promesses

Et sous le givre des pudeurs

L’image paraît et paresse

Devant la fiancée en pleurs.
– L’étoile du berger vous veille,

Il faut que vous vous reposiez.

Qu’avez-vous en cette corbeille ?

– Mon cœur en corbeille d’osier.
Panier d’osier, côtes d’une île,

Mon corps est tremblant de mon cœur.

Dans cette corbeille fragile

Je porte un vivant qui se meurt.
C’est mon cœur, c’est mon œuf de Pâques,

C’est mon gourmand, c’est mon donné,

C’est mon petit chanteur valaque,

Mon mendiant, mon fils aîné.
– Brise ton cristal, fiancée,

Celui que tu attends est mort,

Tu es fiancée aux pensées,

Tu es l’épouse des alors.
Quête, paume, quête, pauvresse,

La forme ne reviendra pas.

Le brave veut bataille et messe,

Et corps-à-corps jusqu’au trépas.
Se lève l’aube, et l’aventure

Emporte l’homme aventurier,

Le défenseur des âmes pures

Pourrit à l’ombre des mûriers.
Sous les ronces dans la campagne

L’oiseau se pose sur son front.
1972

Vos mots sont des étoiles dans notre nuit poétique. Allumez notre firmament.

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