Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse

Vous n’aimez rien que vous, de vousmême maîtresse,
Toute perfection en vous seule admirant,
En vous votre désir commence et va mourant,
Et l’amour seulement pour vousmême vous blesse.

Franche et libre de soin, votre belle jeunesse
D’un oeil cruel et beau mainte flamme tirant,
Brûle cent mille esprits qui votre aide implorant
N’éprouvent que fierté, mépris, haine et rudesse.

De n’aimer que vousmême est en votre pouvoir,
Mais il n’est pas en vous de m’empêcher d’avoir
Votre image en l’esprit, l’aimer d’amour extrême ;

Or l’Amour me rend vôtre, et si vous ne m’aimez,
Puisque je suis à vous, à tort vous présumez,
Orgueilleuse beauté, de vous aimer vousmême.

Cléonice

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