éloge de la rime

Je m’accroche à la rime, syllabe après syllabe et le cœur gros, comme au lieu de son crime le voleur.
Je sais trop

le poids des servitudes, pour croire que mes vers suivent ma loi.
J’obéis, sage et prude : l’instinct n’est plus à moi,

il dépend des folies que m’imposent les noms, les adjectifs, dictature établie à mon insu.
Un if,

un sapin se présentent, des arbres morts et sans nécessité ; l’erreur est permanente, qui me les a prêtés.

Grâce à eux je vivote, faussaire, colporteur et artisan.
La fable et la litote, c’est en m’utilisant

qu’elles font ma nature, qui désormais me ressemble si peu ! ô vérité trop dure, je ne me sens heureux

que si soudain ma page s’ouvre en plein vol sur un oiseau gratuit.
Dois-je y voir l’esclavage d’un art qui me détruit ?

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