À une dame qui m’appelait son frère

(En lui envoyant les Amour de Psyché.)

Lisez et relisez, ma sœur,
De Psyché l’admirable histoire :
Vous y verrez que le bonheur
N’est pas toujours avec la gloire.

Vous y verrez qu’assez souvent
La plus belle est la plus à plaindre ;
Et qu’un succès trop éclatant
Est moins à désirer qu’à craindre.

Vous y verrez que les maris
Ont parfois l’humeur trop farouche,
Et qu’il n’est pas toujours permis
De savoir avec qui l’on couche.

Psyché veut connaître une nuit
À quel homme elle avait affaire ;
Son époux s’éveille et s’enfuit :
Je crois qu’il aurait pu mieux faire.

Qui dormirait entre vos bras,
Si le jour frappait sa paupière,
À coup sûr ne se plaindrait pas
D’être éveillé par la lumière.

Écrit le Ier janvier 1803.

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