Printemps de guerre

J’étais boueux et las

Et le soir dans les bois

M’étreignait la poitrine.
Je m’étais étendu

Sur un sombre tapis

D’herbes froides et lisses.
Un papillon d’argent

Errait dans l’air inerte

Avant d’aller mourir.
Des troncs d’arbres gisaient

Sciés depuis l’hiver ;

Mais il surgissait d’eux

Des pousses condamnées,
De tendres pousses vertes

Qui regardaient le ciel

Et croyaient au bonheur.
Pour le coeur, nul repos

Pour l’âme, nul sourire

Que celui de la mort !
Je me suis relevé.

J’ai regardé, stupide.

L’herbe longue brisée par le poids de mon corps.
Je me suis mis en marche.

Voter pour ce poème!

Charles Vildrac Apprenti Poète

Par Charles Vildrac

Charles Vildrac, né Charles Messager le 22 novembre 1882 dans le 5e arrondissement de Paris et mort le 25 juin 1971 à Saint-Tropez, est un poète, dramaturge et pédagogue libertaire français[1]. Il fonda avec Georges Duhamel le groupe de l'Abbaye, une expérience communautaire en bord de Marne ouverte aux artistes (1906-1908).

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Votre commentaire est une perle dans notre océan de vers. Plongez avec élégance.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Paroles à la lune

L’ingénue