Caligula – IIème chant

De roses vermeilles
Nos champs sont fleuris,
Et le bras des treilles
Tend à nos corbeilles
Ses raisins mûris.

Puisque chaque année
Jetant aux hivers
Sa robe fanée,
Renaît couronnée
De feuillages verts,

Puisque toute chose
S’offre à notre main
Pour qu’elle en dispose,
Effeuillons la rose,
Foulons le raisin ;

Car le temps nous presse
D’un constant effort ;
Hier la jeunesse,
Ce soir la vieillesse,
Et demain la mort.

Étrange mystère !
Chaque homme à son tour
Passe solitaire
Un jour sur la terre ;

Mais pendant ce jour,
De roses vermeilles
Nos champs sont fleuris,
Et le bras des treilles
Tend à nos corbeilles
Ses raisins mûris.

Recueil : Odelettes

Laissez la muse vous guider, comme elle l'a fait pour Lamartine. Commentez et émerveillez-nous.

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