À Vénus de Milo

Ô Vénus de Milo, guerrière au flanc nerveux,

Dont le front irrité sous vos divins cheveux

Songe, et dont une flamme embrase la paupière,

Calme éblouissement, grand poème de pierre,

Débordement de vie avec art compensé,

Vous qui depuis mille ans avez toujours pensé,

J’adore votre bouche où le courroux flamboie

Et vos seins frémissants d’une tranquille joie.

Et vous savez si bien ces amours éperdus

Que si vous retrouviez un jour vos bras perdus

Et qu’à vos pieds tombât votre blanche tunique,

Nos froideurs pâmeraient dans un combat unique,

Et vous m’étaleriez votre ventre indompté,

Pour y dormir un soir comme un amant sculpté !
1er mars 1842.

Voter pour ce poème!

Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Laissez vos mots danser comme Verlaine, et notre forum deviendra une symphonie poétique.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

La coupe du roi de Thulé

Les Présages