Villanelle des pauvres housseurs

En avant, mes amis ! sus au romantisme !

Voltaire et l’École normale !

Figaro du 30 décembre 1858.
Un tout petit pamphlétaire

Voudrait se tenir debout

Sur le fauteuil de Voltaire.
Je vois sous ce mousquetaire,

Dont le manteau se découd,

Un tout petit pamphlétaire.
Renvoyez au Finistère

Le grain frelaté qu’il moud

Sur le fauteuil de Voltaire.
Il sera le caudataire

Du fameux Taine, et, par goût,

Un tout petit pamphlétaire.
Prud’homme universitaire,

Il a l’air d’un marabout

Sur le fauteuil de Voltaire.
Tirez, tirez-le par terre,

Car il a… pleuré partout

Sur le fauteuil de Voltaire.
Ah ! le mauvais locataire !

Bah ! l’on raille et l’on absout

Un tout petit pamphlétaire.
Bornons là ce commentaire ;

Mais il a manqué… de tout

Sur le fauteuil de Voltaire.
Le célèbre phalanstère

Nous a donné pour ragoût

Un tout petit pamphlétaire.
Mons Purgon, vite un clystère !

Le pauvre homme écume et bout

Sur le fauteuil de Voltaire.
Qui veut, dans son monastère,

Jeter Pindare à l’égout ?

Un tout petit pamphlétaire.
De Ferney jusqu’à Cythère,

On rit de voir jusqu’au bout

Un tout petit pamphlétaire

Sur le fauteuil de Voltaire.
Décembre 1858.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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